Cours du 5 juillet : j'aime, je n'aime pas

De Chiaki :

Ces temps-ci, j'aime me lever tôt quand l'air est encore frais et pas trop chaud. Je n'aime pas les nuits étouffantes d'été. En été, j'aime quand j'entre dans une chambre climatisée mais j'aime aussi quand j'en sors parce que je n'aime pas rester longtemps dans une pièce climatisée qui me fait froid.
Je n'aime pas l'hiver mais j'aime voir la neige tomber de ma chambre bien chauffée et boire une tasse de chocolat chaud.
La saison que je préfère, c'est le printemps. J'aime faire la sieste ou lire quand il fait doux. J'aime être absorbée dans la lecture donc je n'aime pas ce qui me dérange pour lire.


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Document :
Dans son livre, Barthes par lui-même, Roland Barthes (1915-1980) a donné une liste de "j'aime, je n'aime pas" qui a servi de modèle pour cet exercice. Voici sa liste.

J'aime : la salade, la cannelle, le fromage, les piments, la pâte d'amandes, l'odeur du foin coupé (j'aimerais qu'un nez fabriquât un tel parfum), les roses, les pivoines, la lavande, le champagne, des positions légères en politique, Glenn Gould, la bière excessivement glacée, les oreillers plats, le pain grillé, les cigares de Havane, Haendel, les promenades mesurées, les poires, les pêches blanches ou de vigne, les cerises, les couleurs, les montres, les stylos, les plumes à écrire, les entremets, le sel cru, les romans réalistes, le piano, le café, Pollock, Twombly, toute la musique romantique, Sartre, Brecht, Verne, Fourier, Eisenstein, les trains, le médoc, le bouzy, avoir la monnaie, Bouvard et Pécuchet, marcher en sandales le soir sur de petites routes du Sud-Ouest, le coude de l'Adour vu de la maison du docteur L., les Marx Brothers, le serrano à sept heures du matin en sortant de Salamanque, etc.

Je n'aime pas : les loulous blancs, les femmes en pantalon, les géraniums, les fraises, le clavecin, Miro, les tautologies, les dessins animés, Arthur Rubinstein, les villas, les après-midi, Satie, Bartok, Vivaldi, téléphoner, les chœurs d'enfants, les concertos de Chopin, les bransles de Bourgogne, les danceries de la Renaissance, l'orgue, M.-A. Charpentier, ses trompettes et ses timbales, le politico-sexuel, les scènes, les initiatives, la fidélité, la spontanéité, les soirées avec des gens que je ne connais pas, etc.

J'aime, je n'aime pas: cela n'a aucune importance pour personne; cela, apparemment, n'a pas de sens. Et pourtant tout cela veut dire: mon corps n'est pas le même que le vôtre. (...)